La colère est une émotion normale que chaque personne a déjà subi à différents degrés, souvent plusieurs fois par jour. Nous connaissons toutes cette sensation de chaleur si familière qui accompagne l’irritation et qui peut, si elle n’est pas maîtrisée, conduire à une explosion de colère, pouvant être comparée à un violent orage.

 

Mais que se passe-t-il vraiment dans notre corps et dans notre esprit quand la colère nous fait bouillir et que l’on voit rouge ?

 

Qu’est ce que la colère ?

 

D’après les scientifiques, la colère est une émotion qui se développe en réponse à une menace réelle ou imaginaire ou une situation stressante qui se présente à nous. L’émotion de colère commence lorsque nous nous sentons “bizarre” à cause de quelque chose que nous voyons, entendons ou pensons et que nous n’aimons pas. Le signal électrique est envoyé au complexe amygdalien qui va stimuler l’hypothalamus. Le rôle du complexe amygdalien est d’aider au traitement des émotions comme la peur et le plaisir.

 

Par exemple, si quelqu’un vous passe devant lorsque vous faites la queue dans notre boutique pour essayer notre dernière robe bla-bla, cette incivilité est le déclencheur qui envoie le signal au complexe amygdalien qui va stimuler l’hypothalamus. En moyenne, un adulte se met en colère une fois par jour, et ressent de l’irritation ou de l’agacement 3 fois par jour. Cela signifie que l’amygdale ne chôme pas.

 

Les 2 sources de la colère

 

Les colères ne sont pas uniquement engendrées par des stimuli externes (comme dans l’exemple de la personne qui vous passe devant dans une file d’attente). Elles peuvent aussi être d’origine interne, à cause d’une façon irrationnelle de percevoir la réalité et un seuil de frustration trop bas :

 

  • mauvaise interprétation d’événements normaux autour de nous
  • seuil de tolérance trop bas
  • attentes impossibles à combler
  • etc…

 

Donc pour résumer par un exemple, si quelqu’un passe devant vous à la machine à café, ceci est une source externe. Par contre si vous attendez à la machine à café et que vous sentez la colère monter à cause d’une personne qui vient derrière vous par crainte qu’elle vous double, la source de votre colère est interne et causée par une façon irrationnelle de juger la réalité.

 

La colère peut vous faire perdre le contrôle

 

Si certaines crises de colère vous donnent l’impression de perdre le contrôle, c’est tout simplement parce que vous le perdez vraiment. Ou du moins la partie de votre cerveau qui raisonne logiquement n’est plus aux commandes. 

 

Le cortex cérébral est la zone de votre cerveau responsable du raisonnement logique. Le problème est que lors d’une crise de colère son rôle tend à s’effacer pour laisser la place au système limbique, dont fait partie le complexe amygdalien. 

 

En plus d’être la zone ou la mémoire émotionnelle est stockée, c’est aussi la zone dans laquelle le mode fuite ou combat est activé. Et quand nous nous sentons menacé, ce qui est une des principaux déclencheurs de la colère, l’amygdale envoie un signal d’alarme qui nous ordonne de nous protéger. L’amygdale réagit avant le cortex, et c’est pourquoi nous avons des réactions impulsives et disons ou faisons des choses que nous pouvons regretter par la suite. Nous ne pensons plus logiquement quand nous sommes en colère. 

 

Il est courant de ressentir physiquement sa colère

 

Votre cerveau n’est pas la seule partie de votre corps qui réagit quand vous disjonctez. 

La colère peut déclencher le système sympathique et causer une accélération du rythme cardiaque et de la respiration ainsi qu’une élévation de la tension artérielle. 

 

C’est pourquoi tant de personnes voient rouge ou sentent leur cœur battre à tout rompre. Votre cerveau envoie des signaux au reste de votre corps pour l’informer qu’il doit se préparer pour vous protéger de la menace perçue.

 

Votre enfance détermine la façon dont vous gérez la colère

 

Les experts pensent que la colère n’est pas quelque chose avec laquelle on naît. C’est plutôt une émotion qui est apprise durant l’enfance. Durant cette période de développement, nous apprenons et copions les habitudes des personnes qui nous entourent. Ainsi, grandir dans un foyer ou les disputes et les bagarres sont constantes, nous fait accepter ces comportements comme normaux. Et nous aurons tendance à les reproduire. La peur et la tristesse sont des émotions qui peuvent se transformer en colère si des mécanismes cognitifs appropriés ne sont pas mis en place pour les guérir et les atténuer.

 

En théorie, la façon dont vous répondez aux irritations, petites ou grandes, est déterminée par la façon qu’avaient vos parents de les gérer. 

Les bienfaits de la colère

 

La colère n’a pas que des côtés négatifs. D’un point de vue de l’évolution, elle nous aide à dépasser nos peurs et à renforcer notre confiance en nous pour affronter les dangers et les menaces. La colère et la frustration peuvent être bénéfiques quand nous apprenons à les contrôler et à en tirer des leçons. La colère n’est pas une mauvaise émotion mais il est impératif de comprendre quel impact elle peut avoir sur vous et votre entourage.